En librairie le 1er avril 2015

Qu’est-ce qui pousse à créer ? À l'origine, non pas une inspiration, une illumination, un don, mais une émotion de l'enfance, toujours simple, parfois banale, jamais anodine. Cette émotion, chacun peut l'éprouver. Pourquoi certains basculent-ils dans la création ? Quel rôle a joué leur entourage ? Comment entretiennent-ils leur flamme ? Et jusqu'où sont-ils prêts à aller ? J’ai essayé de répondre à ces questions en allant à la rencontre de créateurs majeurs dans leurs domaines. Questionner les fondements de leur création, sonder leurs imaginaires, extirper leurs souvenirs enfouis, travailler au rejaillissement de leurs émotions créatrices, entrer dans la complexité de leur pensée créatrice afin d’éclairer l’intimité d’œuvres qui me sont proches et chères, fut une expérience exaltante de laquelle je crois avoir fait émerger de nouvelles voies de compréhension de l’acte de création. Il me semble notamment avoir dégagé l’hypothèse de l’existence d’une « émotion créatrice » ; une fulgurance de l’esprit qui embrase l’imaginaire d’un enfant et le conduit sur les chemins de la création (Première partie). Condition favorable, mais non suffisante, l’émotion créatrice doit être accompagnée et canalisée tout au long de la vie tant les épreuves rencontrées par les créateurs sont redoutables et les déserts à traverser éprouvants (Deuxième partie). Inépuisable réservoir d’énergie, l’émotion créatrice alimente l’obstination à créer, à endurer pour durer… et enfin réussir (Troisième partie).

SIGNATURES &; CONFÉRENCES

Ma prochaine conférence : "Les ressorts de la création", Mercredi 16 novembre, Café philo, Théâtre Gally, Sanary-sur-Mer (83)


dimanche 15 mars 2015

VOUS AVEZ ÉPROUVÉ UNE ÉMOTION CRÉATRICE. CONFIEZ-MOI VOTRE TÉMOIGNAGE

En prévision d'une suite à l'Enquête sur le secret des créateurs, faites part de votre témoignage si vous avez ressenti une émotion créatrice, que vous lui ayez été fidèle ou non.


16 commentaires:

  1. Bonjour Hubert.
    Je viens de vous découvrir dans SH de ce juillet 2015. Je suis pour certaines personnes un” créateur". En cela, je confirme votre pensée et écrit que je viens de découvrir partiellement.

    C’est aussi un de mes domaines d’investigation. Je développe la dialectique entre les attitudes de suiveur-conformeur ou de créateur-propulseur. Autrement dit entre le savoir comme norme vraie ou le savoir comme base subjective. Il me faut travailler à leurs limites et les transgresser, pour me sentir vivant : processus de la connaissance et de l'éthique de la relation. J’y entrevois le rapport au savoir comme possible étayage des bases dynamiques et innovantes ou comme sens donné des bases structurantes et récurrentes.

    Quand l’une de ces bases est essentielle puisque porteuses des aspirations, désirs et projets des élans créateurs. L’autre base est nécessaire puisque porteuse de la mémoire sur laquelle nous nous appuyons.

    Si vous le désirez et si le sujet est toujours d’actualité, je souhaiterais partager, dialoguer autour. Merci Hubert, Fabrice Prévost, un marcheur sur http://WEBjonction.fr/.

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Fabrice,
    Je ne suis pas familier avec les concepts que vous développez. Je me rends sur votre site pour en savoir plus et je vous contacte à la suite. Amicalement, Hubert

    RépondreSupprimer
  3. Dit autrement, soit je répète le connu et je me "plie" aux normes et conventions (rester da le cadre et ses règles), soit je transcende le connu et réécrit les valeurs et le sens qui créent ces normes et ces conventions (travail aux limites). L'un répète et se conforme quand l'autre élabore et engendre. Deux attitudes complémentaires et intriqués.

    Je viens de recevoir votre livre et je "m'attèle" à sa lecture.

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour Hubert

    Je découvre votre livre et je peux préciser que “l’émotion créatrice” déclencheuse du futur créateur en herbe, n’est pas pour moi une recherche de l’équilibre perdue qui me semble impossible à retrouver, mais plutôt j’y perçois la quête de cette “joie” à la Spinoza provoqué par cet instant engrammé dans la mémoire du corps bien avant la raison : “ça parle”.

    D’autre part, lorsque vous formulez que ce processus est en boucle ou cyclique s’auto-alimentant chez le créateur (création-activité), je peux confirmer ce faite.

    L’humain est avant tout un être apprenant. C’est à mes yeux l’expression de la pulsion de vie, c’est-à-dire que pour se sentir existé, il nous faut nous projeter, créer, produire, agir. Et cela est en soi la quête du sens. La quête du sens et de ce qui fait valeurs pour nous-même (cette joie perdue).

    Pour cela nous utilisons nos capacités d’évaluation des évènements et de régulation de notre agir. Mettre en route ces quatre items : Valeur - Évaluation - Sens - Régulation est en soit un cycle sans fin, celui de la connaissance, de l’apprentissage ou de l’éthique suivant les contextes.

    L’inverse, la pulsion de mort, serait de ne pas répondre à cette quête de la “joie” et ainsi ne pas être des créateurs surfant sur le changement perpétuel, mais des répétiteurs ou suiveur.

    Page 127 et 128, les témoignages de Michel Bouquet (« pour comprendre ») et celui de Patrick Chamoiseau (processus sans fin du vivant) sont des plus éclairants.

    Une chose est déterminante, sans capacités et sensibilités émotionnelles (sensibilité et intelligence du corps) la psyché ne peux que répéter et suivre. Et c’est bien dans la rencontre et la relation (organisme/Environnement) que les motions, puis les émotions surviennent et imprègne le corps pour ensuite devenir des sentiments raisonnés.

    J’entrevois que l’émotion devient créatrice ou fondamentale quand ces frottements, ces rencontres, ces relations provoquent une émotion de “joie” qui stimule l’imaginaire. L’imaginaire, l’imagination, imaginer pour les créateurs est notre source d’énergie inépuisable. Le pont entre la psyché et le corps. C’est notre carburant et notre moteur pour retrouver cet instant perdu, cet état de symbiose, de synchronicité en résonance à une mémoire oubliée. Sinon nous sommes des morts-vivants suiveurs, conformeurs et répétiteurs. Cela n’est pas envisageable, non négociable.

    Grâce à vous je m’amuse à me replonger sur mes émotions créatrices de l’enfance. Je suis remonté à la maternelle. Merci de ce voyage des plus introspectif. Merci

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour.
    J'ai testé votre théorie en posant cette question à des nombreuses personnes, dont plusieurs créatifs et créatives : Quelle a té votre première émotion esthétique ? Ce que vous affirmez s'est confirmé. Personnellement, je suis dyslexique, je n'ai fréquenté l'école qu'à 6 ans
    et j'ai tout de suite été classé cancre. Un jour, la maîtresse nous a lu un poème et la sonorité des phrases m'a immédiatement émerveillé. J'ai tout de suite écris à ma façon, aujourd'hui je suis un mentor de l'écriture, sans aucun diplôme ni connaître une règle de grammaire, j'écris à l'oreille. Si ce témoignage peut vous servir, je suis prêt à le compléter. Su ce, je vais acheter votre livre. Cordialement. Pascal Perrat

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Pascal pour ce témoignage. Continuons par tél. en me communiquant votre n° sur ripollhubert@gmail.com

      Supprimer
  6. Bonjour Monsieur Ripoll,

    J'ai lu avec beaucoup d'attention votre article intitulé "Comment devient-on un créateur ?" de la revue Sciences Humaines.
    Je ne me prends pas pour une "créatrice" au sens strict du terme, je ne fais rien d'extraordinaire mais j'aime écrire, depuis l'âge de 9 ans et demi. Et je me souviens parfaitement pourquoi j'ai commencé à le faire ; c'est lié à une émotion, comme dans votre article, et en même temps, c'est un peu différent. J'avais donc 9 ans et demi et je découvre dans une bibliothèque municipale deux livres : l'un étant un roman, un "faux" journal intime plus précisément et je me suis dit que j'avais envie de faire comme le personnage principal (Hortense, je crois) ; j'allais moi aussi écrire un journal intime (ce que je fis).
    L'autre livre, c'était un recueil de poésies et j'ai trouvé ces poèmes tellement beaux que j'ai voulu reproduire la même chose, reproduire cette beauté, alors j'ai commencé à écrire des poèmes. Cela a duré jusqu'à mes 18 ans. Ensuite, il y a eu des blancs, de plusieurs années parfois mais sinon, je me suis mise à écrire autre chose : des nouvelles, des chansons, une petite autobiographie et en ce moment, des slams ...
    J'espère que ce commentaire vous sera utile.
    Cordialement.

    RépondreSupprimer
  7. Merci Lidwine pour ce témoignage. Ce qui m'intéresse n'est pas de savoir qui est ou n'est pas reconnu comme créateur mais qui a connu une émotion qui l'a mené sur le chemin de la création. Et votre témoignage y répond parfaitement. Il est complémentaire de ceux que je recueille actuellement chez des créateurs reconnus. J'espère accumuler suffisamment de témoignages pour en faire un article ou, pourquoi pas, un livre. Merci de communiquer autour de vous et inciter à témoigner. Et merci pour votre confiance. Cordialement. Hubert

    RépondreSupprimer
  8. Bonjour ,
    J’ai porté une très vive attention à votre ouvrage « enquête sur le secret des créateurs » et ait été particulièrement intéressé par le concept d’émotion créatrice. Je viens de terminer il y a peu la lecture de « la recherche du temps perdu » qui m’a beaucoup marquée et dans laquelle les rapports entre création littéraire et mémoire émotionnelle tiennent une part importante.
    J’ai 39 ans aujourd’hui, je suis cadre administratif (ministère de la défense) et engagé depuis environ 5 ans dans une profonde démarche de création littéraire. Cet élan créateur s’inscrit bien entendu dans une histoire personnelle mais a été très longtemps freinée pour diverses raisons. J’ai compris pour la première fois que je pouvais produire un effet sur mon entourage avec l’écriture quand j’avais 10 ans. C’était une rédaction en 6ème dont je me souviens très bien. Ce besoin d’agir sur les autres remonte cependant beaucoup plus loin. Je suis le petit dernier d’une famille de 4 enfants et le rôle de clown généralement dévolu à cette position familiale m’a beaucoup incité à prendre cette voie.
    S’agissant d’une émotion qui précède de quelques années celle de la rédaction et qui concerne mon goût pour la compréhension du fonctionnement des humains et des sociétés dans lesquelles ils évoluent, c’est la découverte de la mythologie gréco-romaine à l’école primaire.
    Cordialement
    Charles

    RépondreSupprimer
  9. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  10. Mr Rippol
    Votre ouvrage sur le secret des créateurs m'a énormément parlé.
    L'expérience de l'émotion créatrice je l'ai ressentie étant petite vers 5/6ans avec ma grand mère qui me faisait faire des ratas (mélange de farine moutarde et tout ce que l'on trouvait... ) elle me regardait avec œil bienveillant faire des spirales en mélangeant les ingrédients. Un bien-être et une confiance, s'en dégageait. Cette émotion je l'ai toujours recherchée dans mes créations mais aussi dans la cuisine, dans un premier temps inconsciemment. Puis je me suis rendue compte que ce geste de spirale revenait toujours, et provoquait en moi une plénitude. J'ai cherché et je me suis souvenue de ces moments partagés avec ma grand mère.
    De là j'ai laissé l'inspiration m'envahir et j'ai créée mon atelier.
    Voilà pourquoi l'émission radio puis votre livre m'ont parlé.
    Je suis créatrice de bijoux en céramique et mon inspiration je la puise dans la spirale et le nombre d'or, le développement régulier du végétal et du minéral qui suivent cette règle.
    Après avoir lu votre livre j'ai rencontré Angelin prejlocaj sur un vol le ramenant à Paris. J'aurais aimé échanger un peu plus avec lui sur son témoignage et sa création. Hasard ou juste témoignage de notre réelle existence...
    Une autre émotion ... Celle ci en rêve, petite, je rêvais toujours que je volais et je voyais le monde d'en haut... Je suis (aussi) hôtesse de l'air et cette plénitude du rêve de mon enfance je l'ai toujours en vol !

    Merci pour vos recherches et tous ces beaux témoignages. Tenez moi au courant lors de l'édition de votre prochain livre.
    Cordialement
    Peggy Erraki

    RépondreSupprimer
  11. Merci pour ce commentaire. J'ai fait la connaissance de votre oeuvre sur votre site internet. Enspiralé, comme attendu. La suite de Enquête sur le secret des créateurs dépendra su succès de ce livre. Edition oblige. Elle est à 75% écrite. Pour le moment, je publie (10 août) "La résilience par le sport" (http://laresilienceparlesport.blogspot.fr). Une enquête pour comprendre les ressorts de la résilience chez des handicapés d'exception, ou ayant accompli des faits exceptionnels. Un essai pour comprendre pourquoi certaines personnes gravement atteintes physiquement sont capables de se hisser pour atteindre des étoiles, alors, que d'autres, valides ne peuvent pas même imaginer qu'elles existent. Bonne continuation dans vos travaux. Hubert Ripoll

    RépondreSupprimer
  12. Merci de votre réponse, je ne manquerai pas votre prochain ouvrage.
    J'ai eu la chance d'accueillir des personnes handicapées dans mon atelier, nous avons beaucoup à apprendre d'eux. C'était un échange très riche et j'attends de les recevoir de nouveau pour continuer ce lien. Bonne continuation à vous aussi, au plaisir de vous lire.
    Peggy Erraki

    RépondreSupprimer
  13. Bonjour monsieur, je viens de terminer avec délectation la lecture de votre livre "enquête sur le secret des créateurs", en effet je suis dessinatrice et musicienne et je valide un diplôme en VAE en décembre sur le thème de l'art bienfaiteur; au cours de ma réflexion, j'ai vite constaté que pour proposer l'art au plus grand nombre(dans mon mémoire je vise davantage les personnes âgées et Alzheimer) il était indispensable de retourner à ses propres sources...ce qu j'ai fait avant de découvrir votre livre, qui confirme exactement mon propre cheminement! L'émotion première, l'élan, le fait de se consumer (et de se déssécher si on ne crée pas) les déserts, l'incompréhension, je connais tout ça par coeur, ainsi que le fait de se sentir si souvent en décalage!! Dans mon parcours il y a eu en plus une quête spirituelle et un cheminement pour retrouver la confiance en soi, que le dessin ne m'avait pas donnée (on est caché derrière son oeuvre)et que la musique m'a apporté par son aspect d'Art vivant...J'espère que cette évocation vous sera utile, mille mercis pour votre ouvrage passionnant;: je le présenterai lors de ma validation!

    RépondreSupprimer
  14. Merci Delfine pour ce beau commentaire. En vous lisant, je me dis que remonter à l'émotion princeps avec des personnes souffrant d'Alzheimer doit probablement leur apporter un équilibre et un apaisement. Et que bâtir là-dessus peut avoir du sens... Mais cela n'est qu'une intuition. J'aimerai lire votre mémoire une fois soutenu (ripollhubert@gmail.com). Et vous... votre émotion créatrice, qu'elle est-elle ? Contactez-moi pour en parler... Je continue mon enquête. A bientôt peut-être. Hubert

    RépondreSupprimer
  15. Ma première rencontre avec l’écriture
    Elle commence tardivement, car je ne suis allé à l'école qu'à l'âge de six ans et demi. Elle débute lorsque j'ai entendu la maîtresse lire un poème. Une phrase m'a tout de suite enchanté, je ne l'ai jamais oublié : « Mars qui rit malgré les averses, prépare en secret le printemps ».
    Je l'ai trouvé formidable ! Elle chantait, elle était joueuse et imagée. Découvrir qu'on pouvait écrire des choses comme ça, qu’on pouvait faire rire les mots, fut une révélation.
    Cela étant, mon initiation à la poésie des mots, avait commencé bien avant, sans que je m’en rende compte, dans le bistrot de mon grand-père. Il était fréquenté par des des voyous parlant argot, mais pas uniquement, puisque je possède une photo sur laquelle se trouvent Joseph Kessel et mon grand-père avec d’autres "potes" sur la terrasse « du rade » C’est en rodant autour du zinc que j’ai d’abord entendu et mémorisé les expressions, comparaisons et métaphores de ce langage parisien si riche en images.
    Je reviens à la phrase qui m'a enchanté alors que je ne savais pas encore lire et écrire. Elle contenait un message que je n'ai compris que bien plus tard. En effet, comme je suis dyslexique, un handicap inconnu des enseignants à l'époque, je ne parvenais pas à apprendre les règles de grammaire, ni à écrire autrement que phonétiquement.
    J'ai tout de suite été refoulé au fond de la classe avec les nuls, les cancres, mis à l’écart des enfants normaux…
    Mais, comme le mois de mars dans cette fameuse phrase, je riais malgré les punitions et les brimades et je préparais en secret mon printemps de l'écriture. Il arriva lorsque je reçus un prix de l'Académie Française pour un recueil de poèmes. Tente ans plus tard…

    RépondreSupprimer